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Ire, Irrespect et 1er degré
18 septembre 2009

Rama Yade, prophète en connerie?

Ca on peut le dire, Un prophète fait parler de lui!! Le nouveau film de Jacques Audiard déclenche polémiques, critiques et louanges, partout où il passe. Il arrive à susciter un débat contradictoire à son sujet dans Siné Hebdo ou, plus régulièrement, entre les gardiens de prison eux-même. Débat qui porte généralement sur le réalisme du film (en effet, on y voit une administration corrompue, des corses typiques de film, des meurtres dans tous les sens, etc.). Nous laisserons donc ces gens débattre entre eux, soit renfermés dans leur corporatisme (tous les gardiens sont honnêtes, ce n'est qu'une minorité...) soit dans leur volonté de partager au grand jour ce qu'ils vivent tous les jours, les risques, etc.
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Rapidement, c'est l'histoire d'un jeune analphabète, incarcéré en taule et qui va se faire prendre dans un groupe de mafieux corse pour faire leur ménage et leur sale travail en échange d'une protection et de menus avantages. Le film montre avant tout la vie d'un prisonnier et le côté récidiviste qu'entraîne la prison, l'acteur principal gagnant en violence tout au long du film tout comme il gagne en privilèges dans la prison. Au 1er degré, on peut se dire que la prison n'est pas si dure (travail rémunéré, entraide) mais le sentiment global nous amène quand même à se dégoûter de cet univers où l'on ne voit que 5 minutes sur 150 de film, une action de réinsertion (des cours de français); le reste étant meutre, violence, turbin au profit des corses, etc.


Et donc si nous revenons sur ce film, c'est pour la fine analyse livrée par Rama Yade, secrétaire d'Etat au sport (??) : « Ce film va devenir une référence. Il va remplacer le “Scarface” avec Al Pacino dans les cités ». Outre que Rama Yade s'arroge le monopole des références de cité et décrète comme bon lui semble quoi devient une référence, elle fait encore preuve de sa démagogie politique et surtout du mépris envers les jeunes de cités, milieu quelle a fui tout au long de sa jeunesse, ne se sentant pas probablement pas du même monde (fille de l'ancien bras droit du président du Sénégal, Senghor).

En effet, derrière cette supputation infondée, Rama Yade montre d'abord qu'elle a pris le film au premier degré, a cru à une apologie de la violence, à une banalisation de la prison. L'inculture et le manque d'esprit de Sciences Po Paris n'est donc plus à prouver quand on voit son ancienne élève (ni quand on voit son président d'aujourd'hui, grand soutien devant l'éternel du président). Mais Rama Yade nous montre aussi dans sa petite phrase que les cités ne sont pas capables de prise de recul face à une fiction. Déjà qu'on a du mal à croire que ces jeunes fassent le déplacement dans des cinémas à 8 euros le billet pour voir un film primé à Cannes, elle enfonce le clou en prédisant une chose totalement abjecte: "ces jeunes sont tellement cons que quand ils regarderont ce film, ils croiront que c'est la vérité totale et que finalement, on s'en sort toujours de la prison".

La prochaine fois, Rama, reste couchée ou va organiser ton sommet pour le pastis mais ne crées pas des débats de toute pièce parce qu'un film ne t'a pas plus et t'as dérangé en petite bourgeoise rangée et parvenue. Heureusement que la censure n'existe plus et que Al Pacino et Brian de Palma ne connaissent pas Rama Yade, vu comme elle traite leur travail...

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