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Ire, Irrespect et 1er degré
9 octobre 2008

Le capitalisme n'est pas l'horizon indépassable de notre société!!

Nicolas Baverez, Jean-Marc Sylvestre, Alain Minc, Jean-Michel Apathie. Vous les connaissez tous !! Vous les avez tous vus au moins une fois à la télévision sur les plateaux des grandes chaines nationales comme des petites, vous les avez tous entendus baragouiner au moins une fois à la radio (certains ont même des chroniques régulières), vous avez tous lus au moins une de leurs déjections dans des grands journaux comme dans le papier-toilette distribué tous les matins au sortir du métro… Ces fameux experts, ces « grands journalistes » livrent tous en ce moment leur analyse de la crise « économique » qui frappe aujourd’hui seulement les États-Unis, car la France n’a, bien sûr, rien à craindre, malgré la chute lundi 6 octobre du cac40 de 9 points (en gros, chaque action d’entreprise cotée en bourse a perdu 9% de sa valeur en moyenne). La même analyse !! Quelques soient les journaux, les radios, les chaines de télévision, la même recommandation, le même diagnostic sont développés : « Ne vendez pas vos actions, n’ayez rien à craindre, il faut réguler, moraliser le capitalisme fou pour préserver son esprit authentique, etc. » Ces thuriféraires du dogme classique (et non libéral comme se l’est approprié la classe dominante) vont contre vents et marées, proclament la sacro-sainteté du marché et son pouvoir autorégulateur. Seulement, le marché, dans sa grande miséricorde a oublié de mettre en place ces fameux outils de régulations !!

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 Tout le monde en appelle donc à l’État aujourd’hui pour intervenir, nationaliser, sauver ce qui peut l’être, éponger le reste, bref être l’agent de service qui intervient quand ceux qui salissent ne sont plus là ou ne comptent revenir que le lendemain (comme dans les bureaux des grandes sociétés). On croirait revenir Keynes et Rawls et ses rêves de justice sociale. Mais non, il faut seulement que l’État établisse des garde-fous contre ceux qui trahissent le « rêve capitaliste ». Seulement, il y a un petit problème devant cette unanimité à dénoncer les traitres à l’idéal de la main invisible.

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 N’existe-t-il pas d’autres propositions économiques que le système capitaliste ? Le XXe siècle n’est-il pas le siècle de l’affrontement sur ce point justement ? Il y a 85% de salariés en France, le reste de la population étant donc propriétaire de ses moyens de production. Le capitalisme est-il vraiment le système qui permet à l’homme de passer de l’état de minorité à celui de majorité ? Est-ce vraiment le mode de fonctionnement qui permet l’émancipation de chaque individu dans la société ? Le jeu de financiarisation quotidien sur les bourses permet-il à la classe dominée de vivre mieux, d’améliorer son quotidien ? Si ces questions se posent, c’est que des réponses ont déjà été apportées. « A chaque problème sa solution ». Des réponses qui ne datent pas de la préhistoire ou du Moyen-âge, mais des réponses construites en fonction de l’évolution même du capitalisme ce dernier siècle. Entend-on Paul Boccara[1] ou Michael Hardt ? Lit-on Antonio Negri ou Fred Lordon ? Et l’école de la régulation [2], qui l’a déjà vu représentée à la télé ? Beaucoup de contre-propositions ont émergé depuis Marx mais aussi depuis Charles Fourier ou Saint-Simon. L’expérience autogestionnaire est aussi importante dans tout le courant contestant l’existence même du capitalisme. Qui la défend ? Pourtant des gens la font vivre aujourd’hui. Le mouvement lié au coopératisme est loin d’être mort. Il existe 21000 coopératives qui représentent 7OOOOO emplois dont 1826 sociétés coopératives ouvrières de production (SCOP). Ce courant économique, lancé par Fourier et dont s’inspire la philosophie de René Schérer[3] est donc encore très vif et démontre l’existence d’alternatives au capitalisme et à la possibilité concrète et réalisée, pour les travailleurs, d’une appropriation des moyens de production.

 


 

[1] Transformations et crise du capitalisme mondialisé. Quelle alternative ?, Le temps des cerises, septembre 2008

 

[2] École qui puise ses sources chez Althusser (économiste marxiste), dans laquelle on retrouve notamment A. Lipietz, aujourd’hui membre du parti Les Verts.

 

[3] L’Humanité du 28 septembre 2007, René Schérer « L’utopie est un mode de vivre »

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Commentaires
R
et oui, la crise, c'est comme Tchernobyl, ça s'arrête à la frontière.<br /> Non mais pour être plus sérieux, si le capitalisme a survécu jusque la c'est en entretenant les conflits et les guerres, d'ailleurs, la seconde guerre mondiale à "sauver" le capitalisme, car si le New Deal de Keynes avait donné un sursis, on sait que le déficit dans lequel était plongé les Etats Unis provoquerait sa chute.
Ire, Irrespect et 1er degré
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