Le capitalisme n'est pas l'horizon indépassable de notre société!!
Nicolas Baverez, Jean-Marc Sylvestre, Alain Minc,
Jean-Michel Apathie. Vous les connaissez tous !! Vous les avez tous vus au
moins une fois à la télévision sur les plateaux des grandes chaines nationales
comme des petites, vous les avez tous entendus baragouiner au moins une fois à
la radio (certains ont même des chroniques régulières), vous avez tous lus au
moins une de leurs déjections dans des grands journaux comme dans le
papier-toilette distribué tous les matins au sortir du métro… Ces fameux
experts, ces « grands journalistes » livrent tous en ce moment leur
analyse de la crise « économique »
qui frappe aujourd’hui seulement les États-Unis, car
Tout le monde en appelle donc à
l’État aujourd’hui pour intervenir, nationaliser, sauver ce qui peut l’être,
éponger le reste, bref être l’agent de service qui intervient quand ceux qui
salissent ne sont plus là ou ne comptent revenir que le lendemain (comme dans
les bureaux des grandes sociétés). On croirait revenir Keynes et Rawls et
ses rêves de justice sociale. Mais non, il faut seulement que l’État établisse
des garde-fous contre ceux qui trahissent le « rêve capitaliste ».
Seulement, il y a un petit problème devant cette unanimité à dénoncer les traitres à l’idéal de la main invisible.
N’existe-t-il pas d’autres
propositions économiques que le système capitaliste ? Le XXe siècle
n’est-il pas le siècle de l’affrontement sur ce point justement ? Il y a
85% de salariés en France, le reste de la population étant donc propriétaire de
ses moyens de production. Le capitalisme est-il vraiment le système qui permet
à l’homme de passer de l’état de minorité à celui de majorité ? Est-ce
vraiment le mode de fonctionnement qui permet l’émancipation de chaque individu
dans la société ? Le jeu de financiarisation quotidien sur les bourses
permet-il à la classe dominée de vivre mieux, d’améliorer son quotidien ?
Si ces questions se posent, c’est que des réponses ont déjà été apportées. « A
chaque problème sa solution ». Des réponses qui ne datent pas de la
préhistoire ou du Moyen-âge, mais des réponses construites en fonction de
l’évolution même du capitalisme ce dernier siècle. Entend-on Paul Boccara[1] ou
Michael Hardt ? Lit-on Antonio Negri ou Fred Lordon ? Et l’école de
la régulation [2], qui l’a déjà vu
représentée à la télé ? Beaucoup de contre-propositions ont émergé depuis
Marx mais aussi depuis Charles Fourier ou Saint-Simon. L’expérience
autogestionnaire est aussi importante dans tout le courant contestant
l’existence même du capitalisme. Qui la défend ? Pourtant des gens la font
vivre aujourd’hui. Le mouvement lié au coopératisme est loin d’être mort. Il
existe 21000 coopératives qui représentent 7OOOOO emplois dont 1826 sociétés
coopératives ouvrières de production (SCOP). Ce courant économique, lancé par
Fourier et dont s’inspire la philosophie de René Schérer[3] est
donc encore très vif et démontre l’existence d’alternatives au capitalisme et à
la possibilité concrète et réalisée, pour les travailleurs, d’une appropriation
des moyens de production.
[1] Transformations et crise du capitalisme mondialisé. Quelle alternative ?, Le temps des cerises, septembre 2008
[2] École qui puise ses sources chez Althusser (économiste marxiste), dans laquelle on retrouve notamment A. Lipietz, aujourd’hui membre du parti Les Verts.
[3] L’Humanité du 28 septembre 2007, René Schérer « L’utopie est un mode de vivre »